Quand elle vous plaque, vous ne souffrez pas tant de ce qu’elle vous retire que de ce qu’elle vous laisse : laissé là avec votre gros moi insupportable et insupporté. Une façon de vous dire « bon courage, démerde-toi tout seul avec ! ». Et vous n’avez plus qu’à trouver quelqu’un d’autre à qui vous refourguer.
Ah je comprends mieux le « toutes des salopes »…vous vous êtes fait larguer !
Oui, se faire larguer nous laisse seul avec nous-même. Pour apprendre à apprécier le silence pour lu-même non ?
Je trouve çà plutôt bien, mais c’est vrai que je ne me suis pas fait larguée dans ma vie. J’ai eut des refus, des rejets – deux gros, hé oui c’est ainsi – et pas mal de coups de coeur resté au stade de non-dits. Comme pour la plupart des gens je pense.
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Avec le temps et les petites expériences dans ce domaine (on parle bien de l’amour entre deux personnes) je me dis qu’il faut vraiment se pencher sur le « projet » amoureux. Il y a réellement un projet et il faut savoir le formuler à l’autre. Même si ce projet est appelé à se déstructurer, se modifier, bref évoluer vers quelque chose de plus fin avec le temps au contact de l’autre. Il faut pouvoir dire ce sur quoi on ne dérogera jamais, ce sur quoi on peut faire l’impasse. Et regarder en face ce que l’on fantasme sur l’autre.
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En gros, se sonder pour voir si on est amoureux de l’amour qu’on porte à l’autre (et aussi de celui qu’il nous porte) ou si on aime la personne pour ce qu’elle est : un « autre », dans toute la splendeur et le mystère de l’altérité. Elle-même étrange, profonde, effrayante comme les abysses et explorable avec consentement bien sur, jusqu’à l’infini de nouveauté, comme la vie des fonds marins.
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Deux êtres qui ne se « refourguent » pas l’un à l’autre, voilà la solution. C’est Werber qui le dit très bien dans son Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu.
Affaire à suivre…
Vitally très joli votre dernier paragraphe sur la personne « étrange, profonde, effrayante comme les abysses… » Ca m’a tout de suite parlé.
Question largage en haute mer, je m’y connais, ça m’est arrivé deux fois, de manière assez inattendue, sans canot de sauvetage à portée.
Outre les conseils bateaux qu’on m’a donné pour surmonter mon chagrin (on se sent amputé d’une partie de soi-même car notre amour nous projetait dans « l’autre »), il faut à tout prix relativiser, ne pas s’enfermer dans une aigreur et se dire que FATALEMENT le temps guérira cette blessure. Se projeter donc de nouveau, mais pas dans l’autre qui s’est barré(e) mais dans l’avenir. Car dans son infinie mansuétude le destin nous offre la possibilité d’affronter de nouveaux d’infinies combinaisons de rencontres possibles. Nous sommes libres de nouveaux, avec ce regard d’introspection permanente : nous nous retrouvons de nouveau avec nous-même pour le meilleur et pour le pire, nu(e) comme un ver, fragile comme un crabe en pleine mue. C’est au final une chance de se reconstruire qu’il faut à tout prix saisir.