Retrouvez l’intégralité des Scènes de la vie future ainsi que des inédits, sous forme de livre (108 pages) à commander maintenant en cliquant sur ce bouton :
Dans le futur, la vie publique et collective s’est cruellement réduite. L’insécurité et l’écologie ont eu raison de la libre circulation des personnes. On préfère rester chez soi, c’est plus sûr et plus propre.
Au niveau international d’abord, la très forte réduction du traffic aérien a quasiment gelé la mobilité des personnes. Les vols sont réservés aux échanges commerciaux ou n’intéressent plus que des aventuriers suffisamment riches pour se payer un billet. Les causes en sont :
- la multiplication des actes de terrorisme,
- les mesures de Restriction Durable pour l’environnement,
- le désintérêt des particuliers pour le tourisme : la plupart des gens continuent de voyager mais depuis chez eux, grâce au wii-lib.
Parallèlement, la disparition d’un système international ordonné ainsi que les flux sauvages de migration causés par les catastrophes naturelles, ont vu les frontières se recloisonner.
Au niveau des villes, l’activité extérieure s’est réduite également. En milieu urbain, pour des raisons de Restriction Durable, les voitures sont exclusivement réservées à certains corps de métiers et aux quelques élus habilités. Pour les autres, là encore le wii-lib permet de bouger en restant chez soi. Il faut dire qu’on n’a plus guère l’envie de sortir. La réalité partielle a salement appauvri l’environnement extérieur, notamment urbain. Et Internet et le tout-à-domicile ont annulé beaucoup de raisons de mettre le nez dehors. Une grande partie des boutiques et de la distribution a purement et simplement disparu. Il subsiste quelques superettes et magasins automatiques. Les gens habitent des maisons autarciques dont ils n’ont presque plus besoin de sortir : travail, nourriture, biens de consommation, biens culturels, contacts humains, tout est « dématérialisé » et passe par le web.
Ce rétrécissement de la vie publique a entraîné une inévitable réduction des services publics, progressivement remplacés par des institutions privées. L’ordre et la sécurité sont par exemple assurés par des milices mises à disposition par des multinationales. Plus de services publics, plus d’impôts, plus de droits ni de devoirs civiques… Nous sommes petit à petit retournés à des conditions de vie « féodales ». En quelques décennies, se sont développés de grands ghettos et des villes-forteresses, qui garantissent la sécurité de leurs adhérents comme le faisaient les seigneuries, et qui se font la guerre, ou s’allient pour faire la guerre à d’autres cités ou aggrégations de cités. En dehors de ces villes-forteresses, qui établissent en leur sein un droit relatif, c’est la jungle.
Merci pour ton comment sur mon blog, ta vision du futur est plus pessimiste que la mienne, du moins dans certaines de ses versions. En revanche, il est bien possible que tu aies raison sur pas mal de points et avant 2050 … (les milices privees on y est deja dans pas mal de pays !)
Pessimiste : un peu de nature. Et je force aussi le trait, c’est plus rigolo !
Le principe de réalité partielle et de gens qui finissent par ne plus sortir, je mise gros dessus…
J’aime bien ta vision pessimiste. Ca oblige parfois les gens à se réveiller et se secouer. Malgré tout j’aime croire en l’être humains et la conscience collective. je pense qu’elle se réveillera. Même si c’est souvent à la limite du trop tard…
Au niveau des motifs pour limiter les vols commerciaux, on pourrait évoquer aussi les propagations de maladies (je pense à une certaine pandémie…)
Je pense sincèrement que l’humanité ou du moins l’occident et d’autres civilisations penchera vers une ère de neo-fascisme, non pas par le racisme traditionel mais par une chasse aux sorcières de ceux qui ont des idées subversive voir pire…
Et ce moyen sera assuré par little Brother, ce ne sera plus une entité, une organisation qui supervisent absolument tout mais au contraire, par le biai de nouveaux concepts comme Facebook et ton système de réalité partielle peuvent nous faire changer en caméra dénonçant les « subverstifs » et un nom plus a la mode que « terroriste » mais le fond y reste un tact… Non je pense que nous allons vivre la merde mais je crois fortement à la « conscience collective » et la « spiritualité » (mot a prendre avec des pincette, il ne s’agit pas de religion mais plus de fascination de la vie ou des choses, sous forme métaphysique ou concrète)
Certes le tout nouveau courant a déviance fasciste qui se nomme le réalisme et qui est en vogues surtout chez des esprits ancrés « a droite », il résulte des nouvelles experiences scientifiques qui tendent à prouver de plus en plus que l’intelligence est en grande majeure partie par les gènes et la santé, l’environnement et l’éducation façonnent un esprit mais le fabrique pas.
Cette thèse relativement douteuse se qualifie de réalisme.. Oui elle est aussi une part fasciste car privilégiant « l’intelligence générale » ou le QI comme sacro-sainte valeur chez un humain. Il en résulte par conséquent, une forme de xénophobie de manque d’estime et de reconnaissance envers les « moins doué », ce qui provoque colère, frustations chez une majorité de gens et qui contribue au processus de pourrissement de la création humaine du monde…
Désolé je me suis un peu emporté ^^ Je vous souhaite une bonne continuations à tout les penseurs de ce monde (et les gens sympa et légers qui ne se prennent pas le choux, c’est eux qu’on raison 😉 )
Je verrais plutôt votre « néo-fascisme » sous une forme soft : un monde où la politique est lentement et sûrement mise hors de portée des gens. Les gens perdent petit à petit l’exercice de leur citoyenneté et abandonnent de leur gré leurs devoirs donc leurs droits (après tout, une nation n’a pas de raison de donner de droits civiques à quelqu’un qui ne sacrifie rien pour elle). Les gens se cantonnent donc à une responsabilité vaguement sociale, et conservent l’impression qu’ils sont impliqués en se prononçant sur des questions subsidiaires de société. Tout cela sans violence car personne ne s’en plaint.
J’ai reçu sur un autre site (http://www.urbanews.fr/maitiser-le-developpement-des-metropoles-le-manifeste-de-lordre-des-architectes.html) une réaction intéressante sur le modèle urbain et social du Moyen-Âge, que je reproduis ici.
Un certain Patrick me dit : « Si ton constat sur les dérives possibles de notre société actuelle est clairement pessimiste — constat que je veux bien partager — , je ne pense pas que la comparaison avec la cité médiévale soit entièrement justifié.
La ville féodale n’est que la construction de son époque, une réponse à l’anarchie et à l’insécurité qui régnaient alors. Mais c’est aussi un modèle qui, parce que contraint par son environnement politique et économique, a su allier mixité sociale, densité et développement économique. On y rencontrait parfois un embryon de démocratie locale ! La ville, si elle est une forteresse, est aussi une place de marché et un centre culturel et religeux. Le territoire médiévale ne se résume pas à une succession de cités autarcique, mais est au contraire une juxtaposition de territoires ruraux indispensables à l’émergence et au maintien de cités-états puissantes.
Le contexte du moyen-âge, avec une quasi absence d’organisation au niveau national, qui est aujourd’hui la référence, fait aujourd’hui écho à l’anarchie économique. A l’heure de la mondialisation, les états sont impuissants à agir sur l’économie. L’échelle de référence redescend au niveau des villes, devenue entre-temps métopoles, qui « entrent en guerre » pour attirer entreprises et capitaux sur leurs territoires, à un niveau mondiale. L’essor du « marketing urbain » n’est peut être que le dernier avatar de la « puissance » d’une cité.
A un niveau plus formel, les centres anciens constitue aujourd’hui bien souvent des pôles touristiques de premier ordre. Dans l’ensemble, la société loue la qualité d’un espace riche de son histoire et de la variété de ses formes urbaines, en contradiction totale avec des banlieues sans âmes quii se répétent à l’infini.
Même si les conditions sont heureusement différentes, je pense que certaines valeurs que l’on retrouve dans la ville médiévale comme la conséquence d’un besoin de sécurité — densité, mixité, développement — sont certaines de celle que l’on place aujourd’hui comme le prérequis de la ville de demain. Ainsi, plutôt que de pointer du doigt une ville féodale caricaturale, il serait préférable de s’interroger sur les qualités des modèles qui ont fait leur preuves hier, pour pouvoir mieux s’en inspirer. »