Tuer le père

A ma droite : le fils qui a fait tout ce que son père attendait de lui.
A ma gauche : le fils rebelle, qui s’est escrimé à faire tout le contraire.
Lequel est le plus libre ? Lequel s’est « émancipé » ?

L’un comme l’autre, au final, n’auront fait que se définir par rapport à la figure paternelle : positivement ou négativement, ils auront décidé en fonction de ce qui était attendu d’eux. L’un comme l’autre auront tenu leur place par rapport au cercle que papa a tracé sur le sol au bâton.

L’homme résolument libre est celui qui s’élève au-dessus de ce cercle tracé. Celui qui n’en tient pas compte, qui l’ignore ou qui l’oublie. Il faut tuer le père : pas seulement son image ; il faut désintégrer le père, le faire disparaître en tant que référent. Se bâtir, ni pour lui ni contre lui, mais par rapport à soi-même et au monde.

Désintégrer le père : c’est la condition nécessaire à l’accomplissement de la liberté, et c’est une chose jamais complètement possible, évidemment. Désintégrer le père, c’est ce que les hommes libres se sont évertués à faire de tout temps, en échouant d’une manière ou d’une autre.

2 réflexions au sujet de “Tuer le père”

  1. Encore moi tiens. Cet article m’a vraiment parlé, parce que personnellement :
    « L’homme résolument libre est celui qui s’élève au-dessus de ce cercle tracé. Celui qui n’en tient pas compte, qui l’ignore ou qui l’oublie. Il faut tuer le père : pas seulement son image ; il faut désintégrer le père, le faire disparaître en tant que référent. Se bâtir, ni pour lui ni contre lui, mais par rapport à soi-même et au monde. »
    C’est exactement ce qu’il s’est passé. Et je parle de mon expérience, mais c’est encore une fois très juste. Et je ne sais pas comment c’est d’avoir un modèle paternel, mais se construire tout seul, c’est vraiment ça la liberté et vous avez raison, même si c’est difficile.

    1. j’ai la liberté d’éduquer mes enfants.
      la liberté de les larguer le plus vite possible juridiquement parlant. pour qu’ils se fassent. Pour qu’ils finissent de s’éduquer eux-mêmes. (même si c’est dur)

      Je choisis la première des libertés.
      comme d’autres sujets ce n’est pas noir ou blanc: on peut éduquer son fils à prendre son envol en lui disant par exemple attention l’alcool c’est avant tout un plaisir, mais que c’est aussi un bon moyen de se mettre minable, et bien que je n’ai pas pratiqué la deuxième option (ou si peu), je te le dis sans détour mon fils: détournes-toi de ces comportements immatures.
      Lui, il obéira tout jeune, puis acceptera, puis choisira.
      Toutefois, à chacune de ces étapes il pourra transgresser mes ordres, conseils ou mises en gardes… ou pas. Chaque fils sera différent d’un autre. Moi je leur apporte mon expérience, eux me quittent chaque jour un peu plus… et c’est bien.

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