On règle déjà une bonne partie de ses problèmes quand on attend, pour les prendre en compte, que ceux-ci se soient véritablement posés.
Passez en revue les tracas qui en ce moment vous occupent et vous réaliserez peut-être qu’une bonne partie d’entre eux sont des problèmes anticipés ; qu’ils sont conditionnés par des « si »… Toute une série d’inquiétudes virtuelles embarrassent ainsi votre esprit : on vous a averti que… vous pensez savoir que tel problème va advenir… on vous a demandé de vous préparer à ce que… Alors votre cerveau a pris cela comme autant d’alertes qu’il a activées, sans faire de différence dans la comptabilité qu’il tient des problèmes à résoudre. Ces inquiétudes virtuelles sont immédiatement venues se ranger parmi les problèmes réels, et voilà que vous les traitez toutes ensemble sur un pied d’égalité.
Pourtant, parfois, le temps d’arriver à l’échéance du problème, celui-ci s’est résolu de lui-même ou bien il n’y a plus lieu de se le poser. Moyennant quoi vous vous êtes embêté inutilement à traîner un souci qui en fait, n’existait pas. Consciemment ou inconsciemment, vous l’avez eu à l’esprit parfois plusieurs semaines, vous aurez échafaudé des plans pour le résoudre ou le détourner… Il vous aura rongé au même titre que les autres, les vrais problèmes actuels, et cela complètement en vain.
Nous économisons beaucoup de force nerveuse à examiner la nature des problèmes avec plus d’attention. Une discipline consisterait à considérer tout problème potentiel comme nul et non avenu tant qu’il n’est pas déclaré ; à le renvoyer comme un malpropre en lui demandant de revenir quand il sera inéluctable. Car très souvent, les gens qui se présentent à nous avec un problème le font par anticipation : c’est un problème potentiel qui les turlupine et ils viennent nous voir à l’avance, moins pour avoir une solution que pour nous faire porter un peu du stress qui pèse sur leurs épaules.
Une discipline consisterait à éliminer d’office tous les problèmes latents, contingents, tous ceux qui « risquent » de se poser mais qui de fait ne se posent pas encore. Ne pas se faire de souci pour eux : ils savent très bien resurgir d’eux-mêmes le moment venu. Ce que l’on perd, à procéder ainsi, en prévision et en organisation, on le gagne en tranquillité et en disponibilité d’esprit.
» Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. » Philippiens 4.6
Amen !