Les livres qui ont changé quelque chose

Pourquoi un livre reste ? Qu’est-ce qui fait qu’après lui, la vie n’est plus tout à fait la même qu’avant ? Evidemment il est bien difficile de le dire. Evidemment, l’écho produit est infiniment personnel et relève autant de la qualité du livre que de l’âge où on l’a lu, du moment où on l’a lu, de ce qu’on y cherchait alors… Evidemment, cette liste est stupide et imparfaite comme n’importe quelle « liste ». Evidemment, Noël vient de passer et ces suggestions auront du mal à se faire une place parmi le paquet de mauvais livres offerts que vous avez à lire…

Voici néanmoins les livres qui ont changé quelque chose, soit qu’ils aient enrichi ma vision du monde d’une « grille de lecture » nouvelle comme on dit, soit qu’ils laissent une trace vivante, comme si les personnages ou les idées poursuivaient leur course en moi sans que je sache précisément pourquoi…

Il ne s’agit pas ici de « qualité littéraire ». Ce sont simplement là les petits galets qui restent lorsque je me retourne sur le chemin de lecture parcouru.

Journal d’un génie – Salvador Dali

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A l’époque j’aimais ses peintures. Aujourd’hui non mais je continue à apprécier l’homme, pour sa vie et sa façon de doubler la modernité par la droite.

utopie yathay

L’utopie meurtrière – Pin Yathay
J’en ai déjà parlé ici.

nietzsche seconde considérationSeconde considération inactuelle sur l’histoire – Friedrich Nietzsche
Faute d’être son plus grand livre, celui par lequel je l’ai découvert et celui qui m’a appris que la philosophie pouvait être lisible.

lucrèce

De la nature des choses – Lucrèce
« Je ne vais pas inventer de nouveau qui te plaise. Tout est toujours le même ». Terrible.

2001

2001 Odyssée de l’espace – Arthur Clarke
La science-fiction se fait science humaine.

schnitzlerThérèse – Arthur Schnitzler
Sans doute parce que c’est sur le tard que j’ai pris plaisir aux romans et qu’il compte parmi ceux qui m’ont mis en selle.

fureur

Le bruit et la fureur – William Faulkner
Piaillement d’enfants et monologues obsédés ne sont jamais vraiment ressortis de ma tête.

en marge jim harrisonEn marge – Jim Harrison
Une vie. Jim ou la vie sauvage.

paveseLe métier de vivre – Cesare Pavese
Voisin d’âme.

girardDes choses cachées depuis la fondation du monde – René Girard
Il faudra bien que je trouve une façon de vous en parler autrement que par cette liste…

Je déteste les articles qui finissent par « et vous », mais et vous, quels sont vos livres qui ont changé quelque chose ?

6 réflexions au sujet de “Les livres qui ont changé quelque chose”

  1. Des livres qui ont changé quelque chose ?

    -« Le démon » de Hubert Selby Jr et « Voyage au bout de la nuit » de Céline pour leur effet coup de poing. Je ne m’en suis jamais remise. Deux chefs-d’oeuvre, en somme !

    Ensuite, il y a ceux qui ont modifié ma géographie et une bonne partie de ma vie :
    – « Six nuits sur l’Acropole » de Georges Seferis
    – » Alexis Zorba » de Nikos Katzanzakis
    – » L’été grec » de Lacarrière
    – » La légende des mille taureaux » de Yachar Kemal
    – » Le livre noir »; « Istanbul », « Mon nom est rouge » d’ Orhan Pamük

    Les livres qui m’ont hypnotisée par leur beauté étrange :

    – « Le tour du cadran », « le cavalier suédois » de Léo Perutz
    – » Le Golem » de Gustav Meyrink
    – » La métamorphose » de Kafka
    – » A rebours » de Huysmans
    – » La Mort à Venise » de Thomas Mann
    -« Les fleurs du mal » de Charles Baudelaire

    Et puis dix mille autres que je ne peux pas citer, mais tout de même sept ou huit :
    – « La satire des deux vizirs » d’Abû Hayyân al-Tawhîdî
    – » L’oeuf » de Mikhaïl Boulgakov
    -« Les envoûtés » de Gombrowicz
    – « Les trois contes » de Flaubert
    – » Les frères Karamazov » de Dostoïevski
    –  » Les fleurs bleues » de Queneau
    -« La vie mode d’emploi » de Perec
    – » La naissance de la tragédie » de Nietzsche

  2. Après cette longue liste, je n’en citerai qu’un, pour les traces qu’il laisse en soi : « Le livre de l’intranquillité » de Pessoa.

    1. Ben ça n’a pas dû te servir à grand chose. Faut pas être tranquille, tranquille pour s’occuper de la « longue liste » de ses voisins.
      Je te conseille, pour l’heure, la relecture de Brassens en espérant qu’elle te fera plus d’usage que celle de Pessoa. L’enseignement en est simple et tient en une seule phrase :

      « Gloire à qui n’ayant pas d’idéal sacro-saint – Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins. »

  3. merci un oeil, j’ai pris plein de notes ! Merci Nathalie aussi, idem.
    Pour ma part j’ai été tout d’abord une lectrice de romans, je me permets de partager une courte liste de ceux qui m’ont laissée une trace indélébile
    évidemment en raison de plein de choses, notamment comme tu disais l’âge auquel je les ai lus, et aussi en raison mon évolution personnelle dans la littérature classique, contemporaine et de SF 🙂
    Je me concentre exclusivement sur les romans et j’en retranche quelques uns qu’on a en commun (enfin avec Nathalie principalement 🙂
    donc je ne cite pas Boulgakov, Mann, Céline, Faulkner, Harrison, H Selby Jr et Dostoïevski pour lesquels, et je tiens à le préciser, c’est à chaque fois (je plaisante pas !!) un autre roman que celui précité qui m’a bouleversée … comme quoi le génie hein… )
    dans le désordre (ou bien dans un ordre inconscient lol) :
    – L’oiseau bariolé, J. Kosinski
    – Le seigneur des porcheries, T. Egolf
    – Fahrenheit 451, R. Bradbury
    – Les extraordinaires aventures de Kavalier et Clay, M. Chambon
    – Les chroniques de l’oiseau à ressort, H. Murakami
    – Quand j’avais 5 ans, je m’ai tué, H. Buten
    – 1984, G. Orwell
    – La faim, K. Hamsun
    – Le temps où nous chantions, R. Power
    – Les raisins de la colère, J. Steinbeck
    – Eureka street, R. McLiam Wilson
    – Tous à Zanzibar, J. Brunner
    – Les versets sataniques, S. Rushdie
    – J’irai cracher sur vos tombes, B. Vian
    – Tanguy, M. Del Castillo
    – La tâche, P. Roth
    – L’échiquier du mal, D. Simmons
    – 100 ans de solitude, G.G. Marquez
    – Jack Barron, N. Spinrad
    Puis plusieurs de E. Zola dont en tête Nana, et Dostoievski à plusieurs reprises, mais j’ai dit que je n’y revenais pas et bien sûr Edgar Allan Poe…
    en fait il faut que je m’arrête parce que je sens la frustration monter !!

    1. 1984 ‘marche » pour moi aussi, mais je crois qu’il nous est un peu gâché par sa notoriété : on a trop entendu de quoi il était question avant de le lire pour de vrai.

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