On s’imagine les grandes écoles de commerce françaises comme les arcanes de la formation des fils de capitaines d’industrie, aisés, où l’on fume le cigare dans des fauteuils en cuir capitonné en découvrant les mystères de la finance mondiale… mais socialement elles ressemblent plutôt à un cursus médiocre de gestion auquel les classes moyennes inscriraient leur rejeton lorsqu’elles ont trop d’argent pour l’université.
Je suspecte le prestige autour des grandes écoles d’être une chose organisée, un subterfuge, une manigance des grandes entreprises insipides pour s’assurer une armée de réserve suffisante, des volontaires en nombre afin que soient pourvus ces milliers de postes administratifs, remplies ces tours translucides et occupés ces dizaines de milliers de mètres carrés de bureaux ergonomiques… Les « grandes écoles » sont des usines à recrutement pour les boîtes non humaines, ce type d’entreprises qui sans cela, sans un peu de mise en scène, n’auraient aucun autre attrait qui fasse venir un employé vers elles.
Tu y es presque 🙂
Le subterfuge de ces grandes ecoles tient à maintenir ceux qui font l’université dans leur classe sociale de prolo, trop pauvres pour s’offrir Hec. De mon expérience, le flan autour des grandes écoles françaises rappelle que la promotion au mérite et l’ascenceur social ne sont pas français.
Je doute que le subterfuge soit le produit des entreprises seules, mais les puissants de tous types…
De plus, meme les etudiants Hec qui entrent par la « petite porte » en 3eme ou 4eme année avec des passerelles depuis des ecoles d’ingenieur sont des étudiants de seconde zone. Un peu comme Science Po Paris traite les autres Science Po de France.
S’ils sont destinés à remplir les open space des sociétés sans âme, on ne les a pas dispensés pour autant de cours sur la « haute estime qu’ils doivent avoir de l’élite qu’ils représentent »
(Tiens, on dirait des journalistes parisiens lol… comment? Ces derniers sortent tous de Science Po Paris? Mdr)
J’ai lu il y a quelques temps un article qui semblait dire que c’est plutôt le modèle élitiste qui est menacé aujourd’hui étant donné que la part des « admissions parallèles » dans les grandes écoles s’élargit toujours plus et avoisine les 30 % aujourd’hui.
Je voulais attirer l’attention sur le fait qu’en France, comme il est possible d’aller à la fac pour peu de sous, le diplome universitaire vaut peu de chose.
Et que cette mentalité est entretenue par « l’élite », mettant des obstacles supplementaires sur le chemin de ceux ne pouvant s’offrir que la fac.
Je sais que je sonne amère dans ces propos alors que je ne le suis pas : quand j’ai atteint ce constat au cours de mon propre parcours, je me suis adaptée en fonction. Mais je n’enverrai pas mes gosses consulter le conseiller d’orientation du bahut si tu vois ce que je veux dire ….
Neanmoins, je veux bien croire que le modèle élitiste soit menacé. Il suffit de regarder l’école dès le CP qui n’a plus le droit/les moyens de faire émerger des individualités superieures, ne doit plus tendre à l’élitisme. Le nivellement par le bas promu par les politiques qui tendent vers l’uniformisation parfaite et la stigmatisation des differences.
(Il ne faut plus de notation : trop de stress pour certains enfants, il ne faut plus de devoir a la maison : certains parents sont trop peu éduqués pour aider leurs enfants : rupture d’égalité blablabla)
Ce qui en fin de compte ferme la boucle : on ne trouvera aucune élite de demain parmi les enfants des classes populaires d’aujourd’hui. Hec peut ouvrir grand ses portes : le systeme n’est pas menacé…