« Ils venaient le plus souvent, ces immigrés, d’un pays naïf où le fils pouvait, sa vie durant, porter le manteau de son père. L’Amérique leur a donné la chemise qui ne supporte pas deux cylindrages, la chaussette que l’on jette au premier trou parce qu’elle ne vaut pas une reprise, le pardessus de confection qui dure tout juste un hiver et demande un remplaçant. Ils venaient ces pauvres gens, d’un pays où les arbres des vergers portent toutes sortes de fruits, variés à l’infini. L’Amérique leur a fait comprendre qu’il était préférable, pour obtenir un bon rendement, de ne cultiver que deux variétés de pommes et une seule variété de poires, si le mot de variété souffre un tel contresens. »
Georges Duhamel dans Scènes de la vie future.
Personnellement, je n’ai jamais cylindré une chemise. Et il ferait beau voir que l’on tente de cylindrer les miennes !