Lorsqu’un fait divers sordide se produit, le voisin que la télévision interroge s’étonne toujours du fait que l’assassin ait pourtant été jusque-là une personne tout à fait normale, quelconque, discrète, si ce n’est aimable voire charmante…
On dirait que la faute lui paraîtrait moins grave si le criminel avait eu d’entrée de jeu la gueule de l’emploi, s’il avait pu suspecter sa mine tordue, s’il avait pu se dire « j’en étais sûr ! »… Ce voisin, qui est lui-même un monsieur tout le monde, s’attend à ce que le mal provienne toujours du Mal. C’est-à-dire d’un type précis de personnes qui seraient mauvaises 90 ou 100 % du temps, exclusivement dévouées à cette besogne, et qui ne lui ressemblent pas. Lui se compte parmi les gens « normaux », « gentils », à juste titre. Le crime et la violence lui sont évidemment extérieurs.
Léon Bloy dit : « Celui qui croit qu’il y a des péchés qu’il ne peut pas commettre n’est pas chrétien ».
Les gens qui disent ça sont en général des musulmans, qui cherchent à dédouaner d’autres musulmans. Ci pas loui, il est innocent, c’est un gentil garçon qui aidait les vieilles dames à traverser la rue.
Comme la femme du décapiteur de l’Isère, qui avançait, en guise de preuve de l’innocence de son mari, qu’il faisait le ramadan.
Ben, ma cochonne… s’il fait le ramadan, c’est qu’il est hautement suspect !
La coïncidence avec l’événement d’hier lui donne peut-être cette teinte, mais je n’ai initialement pas du tout écrit l’article par rapport à ça.