Dans les années 90, seul Eddy Murphy pouvait appeler quelqu’un « Mec ! ». Ou alors le mot était plutôt utilisé pour parler d’un sale mec. Aujourd’hui les choses ont changé et il est de bon ton de donner du « Mec ! » à ses amis, voire à celui qu’on connaît peu mais à qui on veut jouer la sympathie.
« Mec ! » a son équivalent féminin : le fameux « Meuf ! », qu’il est à la mode de se lancer entre copines cool. Entendu tout à l’heure pour la énième fois (« Attends mais Meuf ! »), déclamé sur cette intonation très caractéristique que l’on entend à toutes les terrasses de café désormais, accompagné de cette moue caractéristique elle aussi, il m’a soudain sauté aux oreilles car cette fois il sonnait faux. Le ton et le geste étaient empruntés.
A l’époque où l’on se racontait des blagues (Toto, un Belge et un Américain, etc.), j’étais déjà très fasciné de comprendre comment une même blague pouvait se répéter, voyager, se retrouver d’une cour d’école à une autre aux quatre coins de la France… Pareillement, je suis fasciné par la façon dont ces tics de langage à la mode se dupliquent, se transmettent et se généralisent, s’incrustent et s’emparent d’un cerveau libre pour remplacer la langue spontanée.
Quel mécanisme a obligé cette fille, pour qui l’expression n’était pas naturelle, à l’employer malgré tout ? Le monde est plein de mystère.
Eddy Murphy appelle les gens « mec » ? Il est français, Eddy Murphy ?
« Mec », c’est une traduction de chiotte de l’américain « man ». Personne ne dit « mec » en France, sauf s’il a désappris le français chez les doubleurs de chiotte de films américains de merde.
Le commentaire est dur mais j’ai eu la même pensée…
je saisis de quoi tu parles Unoeil, avec le « meuf »
Je comprends pas où tu veux en venir, l’emploi de ce genre d’expression est seulement un mimétisme, et les personnes qui les emploient le plus sont les plus sujettes aux mimétismes : adolescents, néophytes, etc, ensuite : dis moi comment tu parles je te dirai qui tu fréquentes…
Mais dans le sens du commentaire précédent, en anglais il est beaucoup plus courant d’avoir ce genre d’interjection et qui sont intraduisibles en français par le mot comme par le sens.
Aux Usa, le « man » n’est pas du tout aussi péjoratif que le « mec » mais il est connoté afro-américain (Eddy Murphy par exemple) je pense aussi c’est nul d’avoir traduit ce « man » par « mec », mais on ne pas guère faire mieux, et là c’est le vocabulaire qui manque autant que l’équivalence culturelle.
Aux usa encore, des femmes plus agées que moi qui me servent dans un restau ou un magasin vont m’appeler « sweetie », en australie elles vont m’appeler « luv »… culturellement impossible à traduire en français. T’imagines la vendeuse de la poste en France que je ne connais ni d’éve ni d’Adam me donner du Chérie, ma douce…. lol
Dans l’excellent film the big lebowsky, le surnom qu’il se donne à lui même est Le duc dans la version française, mais en version originale c’est Le Dude, le gars, « le mec » par excellence
et aux usa « Dude » est un terme familier mais sympa/relax à donner aux amis comme aux inconnus mais pas connoté « afro » du tout (comme Ashton Kutcher dans un teen movie où « Dude! » est la principale réplique lol), The big lebowsky est un mec lambda qui ne se prend pas la tête : un dude !
En français c’est connoté autrement….