– Les valeurs et les hommes pour lesquels nous avions prêté serment n’existent plus, dit l’hôte sur un ton très grave, en levant lui aussi son verre. Tous sont morts ou partis, ils ont renoncé à ce que nous avions juré de défendre. Il existait autrefois un ordre mondial pour lequel il valait la peine de consacrer sa vie ou de mourir. Ce monde-là est mort. Avec l’ordre nouveau, je n’ai rien de commun. C’est tout ce que j’ai à dire à ce sujet.
– Pour moi, le monde d’autrefois reste vivant, même si en apparence il a disparu. Il vit, parce que je lui ai prêté serment de fidélité. Pour moi, c’est tout ce qu’il y a à dire à ce sujet, dit le général.
Sandor Marai dans Les Braises.
Merci pour ces derniers textes.
Sympathiquement votre.