La Ferme des animaux, de George Orwell, raconte la prise de contrôle d’une ferme par les animaux. Derrière ce résumé simpliste, le récit de l’URSS est finement retracé. Son autre mérite est de ne pas se limiter à dépeindre l’autoritarisme, mais à montrer aussi la duplicité du peuple : la distribution des rôles couvre un éventail assez juste des comportements populaires ou politiques lors de révolutions.
A ce moment du livre, deux cochons guides de la révolution proposent aux animaux deux projets antagonistes : construire un grand moulin qui apportera confort et réduira le temps de travail, ou accroître la production alimentaire pour éloigner le risque de famine. Chaque cochon défend tour à tour son projet et la population, séduite par les deux, est perdue, tendant à accorder crédit au dernier des deux qui a pris la parole.
Les animaux se constituèrent en factions rivales, avec chacune son mot d’ordre, pour l’une : « Votez pour Boule de Neige et la semaine de trois jours ! », pour l’autre : « Votez pour Napoléon et la mangeoire pleine ! »
Seul Benjamin [l’âne] ne s’enrôla sous aucune bannière. Il se refusait à croire à l’abondance de nourriture comme à l’extension des loisirs. Moulin à vent ou pas, disait-il, la vie continuera pareil – mal par conséquent.
Il y a de petits livres comme ça qu’on fait lire à des ados à l’école, parce qu’ils ont justement peu de pages mais personne n’a les couilles d’y aller vraiment, dans le fond de la violence qu’ils représentent. Moi c’est des souris et des hommes qui me bouleversent totalement. Maintenant, je crois qu’il ne se passe pas quelques semaines sans qu’une phrase d’orwell ne me viennent pas à l’esprit, directement et sans détour. parce que son message est universel et ne se borne pas à quelques choses du temps jadis … l’histoire est sérielle et discontinue comme disait Chaunu
« Je crois qu’il ne se passe pas quelques semaines sans qu’une phrase d’orwell ne me viennent pas à l’esprit » — Sans vouloir jouer les censeurs, le 2e « pas » est de trop…
(Ex.: Il ne se passe pas une semaine sans que j’y pense)
En toute amitié bien sûr.