Valeur positive, valeur négative

Aime-t-on le silence et la solitude pour ce qu’ils sont, en tant que tels ?
(valeur positive)

Ou les aime-t-on pour ce qu’ils sont absence de bruit et absence d’hommes ? (valeur négative)

Nous pouvons réfléchir, comme cela, à ce qu’on aime de creux et ce qu’on aime de plein. A ce qu’on fait de creux et ce qu’on fait de plein. A ce qu’on est de creux et ce qu’on est de plein.

Maturité : l’idée reçue

Idée reçue selon laquelle, avec l’âge et l’expérience, nous comprenons mieux le monde.

En réalité, plus on avance plus on doute, au fur et à mesure que se révèle,
entre « tout noir » et « tout blanc », l’existence d’infinies nuances de gris. 

Au fil du temps, au lieu de nous affermir, nous nous effilochons.

perplexe

Dégourdir les souvenirs, dégourdir les sens

Rappelez-vous comme vous aimez un bon vin ou une tasse de café après le repas…

Rappelez-vous maintenant la grimace que vous faisiez, enfant, à peine vous y trempiez les lèvres.

gout de la langueExercice : essayer de retrouver son dégoût d’enfant, rechercher aujourd’hui dans le vin, le café, ce goût qu’on ne supportait pas.
Variante pour les fumeurs : retrouver dans votre cigarette du jour, le piquant de la toute première, celle fumée en cachette depuis la fenêtre de sa chambre.

On peut y arriver, mais pas plus d’une demi-seconde : la sensation s’échappe.

Amis à usage unique

copains

Combien d’amis avons-nous « perdu » de cette façon : ils sont toujours là, disponibles, mais ils n’intéressent plus, on est venu à bout de leur mystère.

Au bout du compte, ce ne sont pas seulement ces amis qui s’usent, mais tout bonnement notre capacité à l’amitié. Au fil des ans, ils durent de moins en moins longtemps, ces gens que l’on rencontre, ils s’avancent, de moins en moins fascinants à mesure qu’on déchiffre l’art du masque social. Leurs numéros se font de moins en moins convaincants. On les perce à jour toujours plus tôt. Ils sont de plus en plus rares à présenter quelque chose d’authentique et d’étonnant. Au fil des ans, « l’authentiquement fascinant » devient une utopie puis une chimère.

A la longue, pour ne plus être déçu, il faut revoir ses exigences, ne plus espérer l’osmose et le partage mais tout au plus une agréable compagnie, il faut assigner à ces amis des rôles de plus en plus réduits et univoques, admettre que désormais, on se contentera de ces trois ou quatre personnes, trois ou quatre amis à usage unique : l’un pour distraire, l’autre pour bavasser, un autre encore pour confier ses envies ou ses idées… Et voilà.