La plus grande insulte faite aux femmes

Il est une injure d’une violence inouïe faite aux femmes quotidiennement, dont nous ne les entendons pourtant jamais se plaindre : c’est l’obligation de se maquiller.

Ce consensus sourd qui induit qu’une femme doit se travestir, modifier ses traits naturels et les recouvrir avant d’oser les montrer, n’est-il pas d’une extrême violence ?

Imaginez-vous, messieurs, vivre dans une société où il est admis que vous deviez masquer votre visage ? Où il est entendu que vous n’êtes pas présentable sans cela ? Imaginez-vous devoir chaque matin vous farder avec des produits plus ou moins gras ou farineux ? Enfouir ou améliorer ce que vous êtes réellement ? Imaginez-vous une seconde être en votre for intérieur cette personne à gauche :

… mais devoir apparaître en permanence sous les traits de cette personne, à droite ? Que tout le monde vous connaisse en tant que cette personne maquillée et non que vous-même ?

Je ne pense pas qu’un homme accepterait cela. Il ne s’agit pas de vanter la « beauté naturelle » (pas celle de Patti Smith en tout cas !) car ma foi, il est possible qu’une femme soit plus belle maquillée. Mais il est troublant de voir que cette obligation de maquillage est tout à fait assimilée, que les intéressées n’en ressentent aucun étouffement, aucune oppression. Qu’elles n’y voient pas une atteinte fondamentale à leur liberté ou à leur simple existence.

Au lieu de cela, les femmes ont intégré cette contrainte et en sont les premières ambassadrices. Elles travaillent elles-mêmes à l’effacement de leurs traits. Quotidiennement. A leurs frais. Et tandis que d’autres, juste à côté, sont tout à fait acceptés tels qu’ils sont

Nous ne les entendons jamais s’élever contre le maquillage. De là à déduire que le travestissement est un gène féminin