« Le chrétien fait piètre figure »

Friedrich Nietzsche (dans Le Gai savoir ?) :

« Si le christianisme était dans le juste avec ses dogmes du Dieu vengeur, de l’élection par la grâce, et du danger de damnation éternelle, ce serait un signe de débilité mentale de ne pas se faire prêtre, apôtre ou ermite, et de ne pas travailler uniquement à son salut dans la crainte. Il serait insensé de négliger ainsi les biens éternels au profit de ses aises temporelles.
A supposer que la foi existe, le chrétien fait piètre figure. C’est un homme qui ne sait vraiment pas compter jusqu’à trois, et qui du reste, à cause justement de sa débilité intellectuelle, ne mériterait pas d’être aussi durement châtié que le lui promet le christianisme. »

La Bible, quant à elle, dit : « Parce que tu es tiède, je te vomirai de ma bouche »

« Celui qui n’a pas les 2/3 de sa journée à soi »

Friedrich Nietzsche :

« Tous les hommes se divisent entre esclaves et êtres libres.
Car celui qui de sa journée n’a pas les deux tiers à soi est un esclave, qu’il soit au deumeurant ce qu’il voudra : homme d’Etat, marchand, fonctionnaire, savant…
Il roule comme roule la pierre, conformément à l’absurdité de la mécanique
. »

Aux amoureux de Nietzsche, je conseille une bande dessinée qui vient de paraître : Nietzsche par Maximilien Leroy.

Types de livres et types d’écrivains

Il y a 2 sortes de bouquins :

  • ceux écrits pour épater : l’auteur n’en revient pas de sa vérité ou de son histoire, il la publie pour la faire valoir et lui avec,
  • ceux écrits pour se débarrasser : il fallait écrire ce livre, sitôt qu’il pose sa vérité sur le papier l’auteur s’en débarrasse, il est déjà passé à autre chose.

 A propos de cette seconde catégorie, Nietzsche a écrit : « on n’aime plus assez sa connaissance dès lors qu’on la communique. »

Il y a 2 sortes d’écrivains :

  • ceux qui veulent être écrivain : ils font leur métier, nous tricotent de belles histoires, travaillent à des effets…
  • ceux qui veulent être autre chose : ce n’est pas un « écrivain » mais un homme qui écrit. Ce qu’ils sont amenés à écrire est un témoignage, un bout de vie tout cru.

Dans la création, il y aura toujours ce conflit irréductible entre la pudeur de l’esprit libre et la vulgarité de l’artiste. Il s’agit de saisir le moment où l’équilibre se fait entre masculin et féminin, intelligence et créativité, vérité et artifice. Il s’agit de trouver l’illusion la plus crédible, de poser sur le papier ou sur la toile, ses doutes et sa fragilité, tout en étant sûr de son bon droit. Il s’agit de perdre la culpabilité qui consiste à penser « excusez-moi de vous déranger avec mon histoire, avec mon caprice… »

Il y a 2 sortes d’écrivains (cela nous en fait donc 4 !) :

  • celui qui sait écrire (entre autres choses),
  • celui qui ne sait qu’écrire (et rien d’autre).