Poème du samouraï

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Dans un ancien cahier, je retrouve ce poème du samouraï que j’avais recopié il y a bien longtemps. Je ne me souviens plus d’où je l’ai tiré.

Je n’ai pas de parents, je fais du ciel et de la terre mes parents.
Je n’ai pas de foyer, je fais du plus profond de moi-même mon foyer.
Je n’ai ni de vie ni de mort, je fais de l’éternel ma vie et ma mort.
Je n’ai pas de corps, je fais du courage mon corps.
Je n’ai pas d’yeux : l’éclat de l’éclair, voilà mes yeux.
Je n’ai pas de stratégies, libre de tuer et libre de protéger, voilà ma stratégie.
Je n’ai pas de desseins, l’opportunité est mon dessein.
Je n’ai pas de principes, l’adaptation à toutes les circonstances, voilà mon principe.
Je n’ai pas de talent, je fais du prompt esprit mon talent.
Je n’ai pas d’ennemis, je fais de l’imprudence mon ennemie.
Je n’ai pas d’armure, je fais de ma droiture et de la bienveillance mon armure.
Je n’ai pas de château, l’esprit immuable est mon château.
Je n’ai pas d’épée, de l’état au-delà de la pensée je fais mon épée.

« Au milieu du chemin de ma vie »

Au milieu du chemin de ma vie, je me retrouvai par une forêt obscure car la voie droite était perdue. (…) Je ne sais pas bien redire comment j’y entrai tant j’étais plein de sommeil en ce point où j’abandonnai la voie vraie. Mais quand je fus venu au pied d’une colline où finissait cette vallée qui m’avait pénétré le cœur de peur, je regardai en haut et je vis ses épaules vêtues déjà par les rayons de la planète qui mène chacun droit par tous sentiers.

Dante dans La Divine Comédie.

« Je suis rendu au sol, paysan ! »

Arthur Rimbaud dans Une saison en enfer :

« J’ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. J’ai essayé d’inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. J’ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien ! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs ! Une belle gloire d’artiste et de conteur emportée ! Moi qui me suis dit ange ou mage, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol avec un devoir à chercher et la réalité rugueuse à étreindre ! Paysan ! »