Le Juste contre le Justicier

Il s’agit d’appeler en soi le Juste. Le Juste contre le Justicier.

Le Justicier s’offusque et s’exclame.
Le Juste comprend et obtient.

Le Justicier est contrariant, il entrechoque.
Le Juste est conciliant : il coordonne.

Le Justicier attaque, harcèle.
Le Juste protège, défend.

A grands cris, le Justicier réclame : les honneurs, le respect, les excuses. Toutes ces choses qui lui sont dues.

Dans le silence, le Juste accorde et distribue les siennes.

Le Justicier, tel un saumon débile, s’obstine dans sa course entêtée. Naturellement il heurte le rocher, naturellement il maudit le sens du courant.

Le Juste a eu son heure de renoncement : plutôt que de vouloir changer la direction du monde, il a changé la sienne. Il est en harmonie.