Rêve juvénile

Parfois encore, nous avons ce rêve juvénile de voir se matérialiser la musique que l’on a en tête ou que l’on écoute au casque, de la voir se répandre partout où l’on se trouve… exploser au grand jour… dans le supermarché ou dans la rue… au beau milieu de notre lieu de travail… balayer les objets et les gens…

Parfois encore nous rêvons de voir deux gigantesques enceintes pousser du sol comme des bulbes, 3 mètres chacune, et cracher notre musique dans l’atmosphère, dans les oreilles de tout le monde autour… De voir ces gens décoiffés, paniquer, fuir, se désintégrer… De voir le crépi des murs se détacher… Croire en l’action de la musique.

Parfois encore, nous avons ce rêve juvénile.

Rêve de l’espace : un futur antérieur

C’est désormais un sentiment bien étrange de regarder les vieilles images et actualités de la conquête spatiale des années 60 et 70.

Images d’une époque hors de propos, d’un futur devenu inaccessible. Temps à la fois démodé et futuriste, bloqué entre deux âges…

  • Démodé parce que comme pour toute époque du passé, nous avons le loisir de nous retourner et de poser un regard amusé sur ces petits ancêtres, bonshommes naïfs qui s’agitent dans leurs drôles de machines, à la poursuite d’un objectif pas complètement sérieux.
  • Futuriste parce que ces hommes d’il y a 40 ou 50 ans sont plus avancés que nous, plus rapprochés d’un certain futur qui n’a pas encore eu lieu. Ils sont plus proches de saisir ce rêve que nous le sommes aujourd’hui. Le passé qu’ils ont réalisé est redevenu pour nous science-fiction.

C’est d’ailleurs, il me semble, le seul exemple de futur passé. Futur antérieur. Futur abandonné. Le seul rêve sur lequel nous avons reculé. Pour une fois nous ne sommes pas allés au bout, nous n’avons pas occupé l’espace.

Nous n’irons pas dans l’espace.