« Peu curieux de nature, ils ne voyaient en eux-mêmes pas beaucoup mieux qu’au dehors ; puisqu’il n’est pas d’horizon que celui dont l’enfance, la faim ou la peur ont établi le cercle. »
Richard Millet dans La gloire des Pythre.
« Peu curieux de nature, ils ne voyaient en eux-mêmes pas beaucoup mieux qu’au dehors ; puisqu’il n’est pas d’horizon que celui dont l’enfance, la faim ou la peur ont établi le cercle. »
Richard Millet dans La gloire des Pythre.
« Ils apprirent à ravaler leurs larmes et leurs cris, à regarder le père avec des yeux secs, à soutenir ses regards sans paraître insolents (…) ; et Médée [le frère aîné] leur apprendrait à mentir, au moins par omission, et que bien des choses sont possibles dès lors qu’on n’est pas aimé. »
Richard Millet dans La gloire des Pythre.
C’est une formule de Richard Millet, dans L’Orient désert.
Trouver ce qui n’est qu’en soi. Idée d’apprentissage, d’affinage, quête d’une définition de soi, extraction de ce qui fait notre essence, notre spécificité…
Trouver ce qui n’est qu’en soi est une tâche d’autant moins facile à l’heure d’internet, des blogs et de l’explosion confessionnelle. Si vous pensez encore que vous êtes unique, que vous avez une particularité, que les autres ne peuvent pas comprendre, un très bref coup d’œil sur le net vous révèlera que vous n’êtes pas si original, que nous sommes un paquet à avoir des idées somme toute assez similaires.
En rendant ainsi apparente la ressemblance de nos vies et de nos aspirations, Internet est un formidable broyeur d’ego, comme devait l’être le service militaire en son temps : les jeunes baudruches arrogantes viennent s’y briser au contact du monde, se rendre compte qu’elles n’ont simplement pas encore assez vécu.
Ce ne peut être que positif. Déprimant au départ puis positif. Cela veut dire que nous nous sommes mépris sur ce qui n’est qu’en nous. Cela veut dire que nous avions jusqu’à présent mal placé notre individualité. Qu’il nous faut chercher encore. Simplement reprendre la route, et creuser encore, pousser plus loin.
Richard Millet dans La gloire des Pythre :
« Le renoncement aux rêves est encore un rêve,
le plus mauvais, le plus terrible. »