On a jeté 1 000 fois une pierre dans le gouffre, et 1 000 fois elle est tombée au fond. Et on a appelé cela « loi de la gravité ».
On a vu 1 000 fois un homme voler à l’étalage, et à la fin on a appelé tout cela « malhonnêteté ».
On a vu 1 000 fois des hommes réaliser des actions belles et vertueuses, et on a appelé cela « Dieu ».
Pour autant, il n’existe nulle part dans l’univers de mécanisme comme une loi de la gravité à la source de quoi les objets viendraient prendre leur ordre de tomber. Et il n’existe nulle part dans l’air de figure comme la Malhonnêteté, dont s’inspireraient les voleurs pour commettre leurs larcins. Il n’existe que des constats empiriques extrapolés en concepts.
« Dieu », ce n’est pas autre chose : un mot, une convention pour rassembler tout ce qu’il y a sur terre de beau et d’intelligent. Parce que le beau et l’intelligent contenus dans les choses sont de nature fuyante, complexe, vaporeuse, les hommes ont besoin d’un repère qui les cristallise et les rende plus tangibles. Parce que l’espoir est une chose qui se construit lentement et peut facilement se perdre, ils ont besoin d’un symbole qui le matérialise et permette de facilement le retrouver. C’est pour cela qu’il y a des églises, des vitraux, des paraboles, des personnages symboliques… Ce sont simplement des supports pour « fixer » notre espoir, des sortes de raccourcis-pensée pour accéder à ces choses plus rapidement.
Il n’y a pas de « loi de la gravité » écrite quelque part, pas de « malhonnêteté » en soi, et pas de Dieu barbu à sceptre magique. C’est ce qu’il faut faire comprendre à l’athée qui nous explique avec force pédagogie que lui, il est athée.