Léon Bloy dans dans Journal II (1907-1917) :
« Le peu que j’ai, Dieu me l’a donné et quel usage en ai-je fait ? Le pire mal n’est pas de commettre des crimes mais de n’avoir pas accompli le bien qu’on pouvait. Dieu m’avait donné l’instinct de l’absolu – don extrêmement rare et torturant qui implique l’appétit constant et furieux de ce qui n’existe pas sur la terre. Je pouvais devenir un saint, je suis devenu un homme de lettres ! Ces pages qu’on veut admirer, si on savait qu’elles ne sont que le résidu d’un don surnaturel que j’ai gâché odieusement et dont il me sera demandé un compte redoutable ! Je n’ai pas fait ce que Dieu voulait de moi, c’est certain. Et me voici à 68 ans, n’ayant dans les mains que du papier ! »