Poignée d’aphorismes

« Maturité de l’homme : avoir retrouvé le sérieux qu’enfant, il mettait dans ses jeux. »

Il y a dans cette simple phrase énormément de choses qui peuvent jaillir à votre pensée, si vous prenez la peine de la relire. Énormément de densité, plusieurs livres ou films à en tirer, une expérience précieuse qui la fonde. L’aphorisme est l’opération d’alchimie par laquelle toute cette densité est réduite en une seule goutte ultra-condensée et déposée dans un livre. Nietzsche a travaillé à cet exercice dans certains de ses livres, construits comme des « chapelets de pensées ».

En voici quelques autres, à savourer chacune individuellement :

« Quand nous devons revoir notre jugement sur quelqu’un, nous lui faisons vivement grief du désagrément qu’il nous cause ainsi. »

« Tenir à son opinion : l’un parce qu’il se fait gloire d’y être arrivé seul, l’autre parce qu’il a eu du mal à l’assimiler et est fier de l’avoir comprise. L’un et l’autre, donc, par vanité. »

« Ce n’est pas la vigueur mais la durée du sentiment élevé, qui fait les hommes élevés. »

« On doit rendre le bien et le mal, mais pourquoi précisément à la personne qui nous a fait du bien et du mal ? »

« L’objection, l’écart, la gaie méfiance, le sarcasme, sont signes de santé : tout inconditionné relève de la pathologie. »

« Celui qui n’a pas les 2/3 de sa journée à soi »

Friedrich Nietzsche :

« Tous les hommes se divisent entre esclaves et êtres libres.
Car celui qui de sa journée n’a pas les deux tiers à soi est un esclave, qu’il soit au deumeurant ce qu’il voudra : homme d’Etat, marchand, fonctionnaire, savant…
Il roule comme roule la pierre, conformément à l’absurdité de la mécanique
. »

Aux amoureux de Nietzsche, je conseille une bande dessinée qui vient de paraître : Nietzsche par Maximilien Leroy.