Déphasage

déphasage

Etre déphasé, c’est ne pas être tout à fait où l’on est, ou ne pas être à ce que l’on fait. Dans le métro, on n’est par exemple jamais complètement dans le métro, en train de prendre le métro. On est ailleurs : dans ses pensées, dans un livre, dans ce qui se présente à observer… On est déphasé.

En d’autres endroits au contraire, on est absolument en phase. Il est rigoureusement impossible, par exemple, lorsque l’on plonge dans un bain chaud, de s’évader et d’être ailleurs que dans ce bain ; quand bien même on avait prévu d’y lire un bouquin ou de réfléchir à un problème, l’esprit est immobilisé et prisonnier de la torpeur du bain chaud, et ne peut absolument pas vaquer à autre chose.

Et maintenant : lorsque vous avez passé un week-end ou une semaine chez des amis ou de la famille, lorsque vous avez été immergé un temps en compagnie et en communauté et qu’il vous faut rentrer, ne vous privez pas de ce moment : quittez ce petit monde un peu plus tôt que nécessaire, faites-vous déposer à la gare trente minutes avant le train et allez vous y ennuyer seul. Vous voici alors en lévitation entre deux phases : encore mentalement dans le séjour passé, le moment écoulé, et déjà passé à autre chose, déjà de retour. Entre phasage et déphasage.

devant la gare

Une réflexion sur “Déphasage”

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