Manqués de peu

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On se demande souvent, en sortant du cinéma où l’on est allé voir un de ces films américains à grand spectacle comme on dit, un de ces films qui déploient des moyens considérables pour nous clouer sur place… on se demande ce qu’il aurait coûté de plus d’embaucher un jeune scénariste ou professionnel motivé, qui serait repassé derrière, aurait soigné les détails, apporté un peu de fraîcheur, estompé les trop gros poncifs et donné la minuscule touche finale qui faisait du film une réussite définitive.

Les films d’action des années 80-90 avaient rarement d’autre ambition que de tout casser sur leur passage pour le plaisir, mais depuis quelques temps une nouvelle génération de « blockbusters » vise plus haut, réalisant parfois, en plus d’une prouesse technique, une réussite artistique. C’est encourageant autant que décevant, car il est bien rare que ce saut de tigre n’échoue pas un peu à la réception, et que la réussite en question soit manquée de peu, gâchée par les réflexes et standards hollywoodiens qui reviennent au galop. Il y avait pourtant « matière à », se dit-on alors. Il y avait matière et puis finalement pas.

D’une certaine manière il est rassurant de constater que tous les moyens financiers et toute la maîtrise technique ne font pas automatiquement un film réussi, que la recette ne s’achète pas. Dans quelques années peut-être, ces productions auront progressé et appris à être une prouesse technique tout en même temps qu’un bon film, de la même façon que les Chinois arrivent aujourd’hui à produire des meubles de façon industrielle tout en leur conférant une patine vieillie et singulière.

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