Reloaded ?

Si d’anciens lecteurs passent encore sur ce blog dans l’espoir qu’il se publie à nouveau des choses, je les informe que j’ai repris de l’activité d’écriture et que ça se passe sur Republike, un réseau social qui est aussi une belle initiative que je soutiens.

Republike se construit sur le constat d’échec des plateformes sociales existantes, en termes de qualité des échanges et de liberté d’expression, de bulles cognitives, de débats polarisés, de censure arbitraire, de scroll addictif, d’influence artificielle, de prime à la médiocrité… 

Ça ressemble à LinkedIn pour le format (posts texte long), mais c’est son antithèse si on considère le fond bullshit et la « pression sociale » qui oblige à la consensualité du propos. Du point de vue de la philosophie d’émancipation, on est sur une touche d’Elon Musk/X mais avec la volonté d’équilibrer et contrebalancer une acception large de la liberté d’expression avec une exigence de qualité et de dialogue constructif, notamment grâce à une communauté d’opinions aussi plurielles que possible, des mécanismes d’interaction qui gomment les biais d’opinion ou les réactions grégaires, et une ingénieuse responsabilisation des contributeurs grâce à un système web3 qui “monétise” les posts et rétribue les contributions méritantes.

C’est français, payant (24€/an), plein de petites différences astucieuses dans l’algorithme et la façon de publier, modérer, « liker », qui sont à la fois anecdotiques et qui changent effectivement la façon d’appréhender le contenu et la discussion, et qui leur redonnent leur valeur.

Si ça vous intrigue, retrouvez-moi en vous inscrivant via ce lien de parrainage : https://www.republike.io/invite/_UeysEfN0Y-0 (ça me fera des points, vous me devez bien ça, et on recherche davantage de pionniers qui aiment lire ou écrire des choses authentiques sur tous les sujets).

A bientôt. Dites-moi si vous franchissez le pas, ça me fera plaisir.

Micro-écouter

Action de se concentrer sur le passage précis d’un morceau de musique, de le faire passer et repasser plusieurs fois, d’isoler les différentes pistes pour comprendre le mystère d’un son, d’une harmonie, d’une structure, d’un changement de ligne ou de rythme…

Certains albums tiennent dans notre cœur, par ce seul petit « passage », qui nous tétanise, nous fascine, ou dont nous n’avons jamais vraiment percé tout à fait le mystère, que nous n’avons jamais vraiment « compris ».

Accord parfait

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Les idées que nous croyons avoir développées ont bien souvent été empruntées sans qu’on s’en aperçoive. Nous les avons emmagasinées, elles sont resté plantées des mois ou des années avant de germer, Dieu sait ce qu’elles ont attendu et avec quelles autres inspirations elles se sont mélangées, avant de resurgir à notre conscience. C’est ainsi que je trouve très précisément l’idée qui était la mienne sur le scandale qui ne doit pas scandaliser en rouvrant un livre lu il y a quelques années (Désaccord parfait, de Philippe Muray) :

« L’univers contemporain n’a cessé de récupérer tout ce qui ne demandait qu’à le honnir. (…) La récupération devenue la mesure de tout est aussi la seule activité spécialisée en accroissement perpétuel. Il est vain de se rêver plus « révolutionnaire » qu’une époque dont les maîtres ne se nourrissent que de ce qui « change », et qui y trouvent leur survie permanente ainsi que l’apparence de leur notoriété. Grâce à eux, la « révolution » ne sera plus jamais une critique de ce qui est, mais un éloge du monde tel qu’ils le possèdent et tel qu’ils s’y étalent. (…) A Cordicopolis, il n’y a plus rien à dépasser dans la mesure où les pouvoirs y sont aux mains de la mafia des Dépasseurs. De ce dépassement, ils nous montrent la parade foraine indéfiniment multipliée, et cette multiplication se veut la preuve euphorique qu’il n’y a pas d’autre vie à désirer. Toutes les bêtes à Bon Dieu du dérangeant, du subversif, de l’anticonsensuel et du politiquement incorrect sont aux postes de commande pour imposer la Culture comme consensus anticonsensuel, le dérangement comme routine artistique, la subversion sous subventions et la provocation en paquet-cadeau dans lequel toutes les bonnes causes médiatiques sont présentées comme des conquêtes radieuses mais aussi dangereuses de l’esprit. A chaque heure du jour et de la nuit, les plus prosternés des employés de la machine cordicolienne font, de leur élocution vitrifiée, l’apologie de la marginalité. Fonctionnaires de la récupération, rentiers de l’indignation démagogue, pamphlétaires salariés, imprécateurs dans le sens du vent, flagelateurs homologués (…) : ces forces d’occupation du centre adorent la marge comme leur miroir sans tain ; et ne cessent d’offrir à l’admiration du public des panégyriques de la marge (…). Occupant le centre, ils tiennent à faire croire que l’insubordination y réside aussi. Sous cette couverture « frondeuse », ils peuvent continuer tranquillement leurs exactions mafieuses. »

L’analyse est limpide. Il est en effet aisé de voir qu’une radio publique sans son chroniqueur irrévérencieux est devenue impensable, tout comme un homme politique qui ne se prétendrait pas fan de sa marionnette satyrique télévisuelle. La récupération de la subversion fonctionne comme une soupape, un stabilisateur du pouvoir.

Ma méfiance vis-à-vis de ce qui s’avance comme subversif et dérangeant remonte pourtant bien avant cette lecture. Je me rappelle précisément la seconde où l’intuition s’est enclenchée : je venais de lire dans un programme télé une interview d’Ophélie Winter, alors en promo pour un film avec Bernard Tapie. Elle s’était entendue à merveille avec Tapie, expliquait-elle, car « lui et moi, on est pareil : on dérange » !

C’est finalement cette simple phrase qui m’a sensibilisé, plus efficacement que n’importe quel essai socio-politique. Que la chose qui dérange le moins au monde se ressente dérangeante et dise qu’elle dérange, voilà qui m’a éduqué et mis une puce à l’oreille qui ne m’a plus jamais quitté ! Merci Ophélie.

Restriction durable – le livre

Merci à tous pour les premières commandes, ainsi qu’à ceux qui m’ont fait part de leur impression à réception du livre !

restrictions2

Je suis en période de « promo » comme on dit, avec quelques pistes de relais dans la presse qui je l’espère peuvent aboutir. Si d’ailleurs vous pensez à des publications dont la ligne peut accueillir ce petit ouvrage, n’hésitez pas à m’en faire part ; et si à votre modeste mesure vous pouvez lui donner de l’écho, j’en serai reconnaissant jusqu’à ce que mort s’ensuive !

A bientôt pour de prochains articles sur le blog.